Conservatoire d'Espaces Naturels d'Alsace
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Les invasives du Frankenthal




D’après un rapport récent de la plateforme intergouvernemental scientifique et politique sur la biodiversité (l’équivalent du GIEC pour la biodiversité), les espèces exotiques envahissantes représenteraient un coût estimé d’au moins 423 milliards de dollars par an, un montant qui quadruple tous les 10 ans depuis 1970. La France serait l’un des pays le plus touchés d’Europe, avec 200 à 500 espèces catégorisées [DNA du 6 septembre 2023].

Les espèces invasives se propagent de plus en plus rapidement, favorisées par la mondialisation ou le changement climatique, et aucun territoire n’est épargné par le phénomène.

Et la Réserve naturelle du Frankenthal-Missheimle ne fait pas exception ! En 2023, ce ne sont pas moins de 4 nouvelles espèces exotiques qui ont fait leur apparition.

Côté flore, alors que la présence de la Renouée du Japon est avérée depuis plusieurs années, deux autres espèces s’ajoutent désormais au tableau : Renouée à épis denses, invasive émergente & Balsamine de l’Himalaya, sans doute favorisée par les travaux de voirie ou l’exploitation forestière.

Côté faune, ce sont deux premières mentions pour le Ragondin et le Raton laveur. Ce dernier, originaire d’Amérique, a été introduit en Europe pour l’élevage de fourrure dans les années 1920, puis a fondé d’importantes populations en Allemagne dès les années 1930-1940. En France, sa présence aurait pour origine des individus détenus comme animaux de compagnie évadés ou relâchés au départ des troupes américaines et canadiennes dans les années 1960.

L’impact du Raton laveur sur les écosystèmes est notable : omnivore opportuniste, très agile de ses mains et se déplaçant aussi bien au sol que dans les arbres, il consomme autant des végétaux, que des invertébrés, des amphibiens mais aussi les œufs et couvées d’oiseaux nichant au sol et dans les arbres.

Ces nouvelles espèces peuvent avoir des impacts non négligeables sur les écosystèmes et les espèces autochtones. C’est pourquoi le gestionnaire, en partenariat avec les différents acteurs (OFB, chasseurs), tente d’agir au plus vite pour éviter que ces populations ne s’installent durablement. Des opérations de piégeage sont conduites, ainsi que des interventions manuelles d’arrachage pour épuiser les stations inventoriées.

Ces opérations répondent à l’objectif à long terme de maintenir un équilibre faune-flore sur le territoire de la Réserve naturelle.


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